Deux chansons me viennent à l'esprit . Celle de Jean Ferrat, "Les belles étrangères" et celle de Francis Cabrel, "La corrida".
Deux points de vue totalement différents.
Si le premier s'attache aux...
"... belles étrangères, Qui vont aux corridas, Et qui se pâment d'aise, Devant la muleta"
tout en relativisant le sort du taureau:
"Allons laissez-moi rire, On chasse on tue on mange, On taille dans du cuir, Des chaussures on s'arrange, Et dans les abattoirs, Où l'on traîne les boeufs, La mort ne vaut guère mieux, Qu'aux arènes le soir".
Le deuxième se met dans la peau du taureau et voit dans le toréador une "danseuse ridicule", un "pantin", un "minus", un "acrobate", une "poupée"...
Les deux me vont bien. La corrida, c'est un peu de tout cela.
Pour autant j'ajouterai un certain sens esthétique, celui du beau geste et du bon placement.
Il faudrait aussi parler de l'ambiance. On se croirait un peu aux jeux romains. Le public essaie d'influencer le jury présent en agitant à tout-va un mouchoir blanc. Et parfois, le taureau est "gracié". Les deux auront alors bien combattu. Tandis que le taureau retrouvera ses verts pâturages et fera la fortune de son propriétaire-éleveur en tant que géniteur; le toréador, quant à lui, sera porté fièrement sur les épaules de ses coreligionnaires sous les vivats; la gloire éclairera son front vibrant, le temps d'un tour d'honneur...
Une expérience que je ne regrette pas.