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naflos

sur les traces de Pierre Soulages


Entre Rodez et Conques

Il m'a semblé tout naturel de ne publier que des photos en noir et blanc pour évoquer Pierre Soulages et son musée à Rodez. Lignes, ombres projetées, aspect rouillé du corten, tout évoque cet artiste.

Il y a indéniablement une osmose entre son travail de peintre-graveur et la matière brute.

Je l'avoue j'ai eu un peu de chance dans mon malheur: un soleil rasant de fin de journée d'hiver après une bonne averse ! Mon goût pour l'abstrait et les lignes a fait le reste. En cela le photographe se sent assez proche de cet artiste hors norme.

Il faut admirer ses gravures pour mieux saisir la correspondance profonde qui unit celles-ci à à la matière _ici des plaques de corten_ qui recouvre l'écrin qui les abritent.

Rugosité de la matière, brillance de la lumière sur le métal et parallélisme des lignes montrent le rapport intime qui lie l'univers de l'artiste à son musée.

La lumière semble ne pas pénétrer dans le bâtiment comme rejetée, opaque, translucide.

Ce musée EST à lui tout seul une œuvre de Soulages.

A bien y regarder, ceci peut mieux expliquer le travail réalisé par l'artiste pour les vitraux de Conques.

Beaucoup de visiteurs ne comprennent pas ce qu'il a voulu faire (à cet égard dans le musée une vidéo fort intéressante, pour ceux et celles que ça intéresse, permet de mieux appréhender son travail sur le vitrail).

Il me semble intéressant de rapprocher son travail de ce qu'a dit dernièrement Michel Onfray en matière d'art religieux http://video.lefigaro.fr/figaro/video/michel-onfray-nous-avons-perdu-le-sens-du-sacre-judeo-chretien/4814493567001/:

"Regardez l'église romane, elle est dans une beauté de pureté qui fait que, vous avez intérêt à avoir la foi parce que ça s'impose tout seul. Et puis vous avez l'église gothique. Les vitraux sont là pour faire descendre la lumière. Vous avez besoin de preuves. Vous avez besoin que Dieu vous fasse signe.(...). Quand la pureté est là, (...) si on a la foi, ça parle tout seul."

Soulages est dans cette veine. Nul besoin que la lumière descende dans l'église, nul besoin d'artifice, Dieu s'impose dans la pureté même de l'édifice.

C'est donc tout autrement qu'il faut voir les vitraux de Conques. A bien y regarder ils rappellent dans leur "grisaille" translucide, celle qui avait court au Moyen-Age. Soulages a joué de la granularité du verre et donc de son opacité à la lumière pour mieux mettre en valeur le lieu.

C'est d'ailleurs assez amusant de constater que l'artiste a ici travaillé en quelque sorte en négatif. En effet il joue sur le "blanc" du vitrail le séparant par des lignes noires à l'inverse de ce qu'il fait habituellement.

Des vitraux donc qui valorisent l'intériorité aux dépends des signes extérieurs !

A découvrir !

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