Il faut que je vous fasse une confidence: jamais je n'aurais été dans un zoo...
Croiser le regard de ces grands animaux que sont l'éléphant, le gorille, le chimpanzé, l’orang-outang, me met toujours un peu mal à l'aise. Trop de ressemblances nous unissent.
Même l'autruche avec son air de rien, toujours prête à en découdre, m'interroge sur ma propre humanité et sur mon rapport au vivant.
Certes ils sont protégés, loin de tout prédateur, mais à quel prix ?
Leurs enclos sont spacieux, leurs cages "dorées", le "foin" y est bon, tout est fait même pour qu'ils se reproduisent...
Mais une question me taraude: sont-ils pour autant "heureux" ?
Que nous disent-ils ?
Quand la philosophie s'invite au zoo !
En ces temps troublés que nous vivons, cela devrait nous interroger sur notre propre bonheur et sur notre rapport à la liberté, sur ces "cages dorées" dans lesquelles on nous enferme insidieusement.
Politiques, médecins, experts, décideurs de tout poil veulent notre bonheur. Et si nous ne voulions que vivre libres, malgré les risques encourus ?
Pour autant, je ne peux que m'émerveiller en voyant la beauté de ces lignes, le velours et le soyeux de ces pelages, les couleurs de ces oiseaux...
Tant de beauté et d'intelligence ne devrait inspirer que du respect.
Que ce soit la tortue qui rampe pesamment sur le sol ou le lamantin qui glisse silencieusement dans son bassin, tous deux nous questionnent. Nous sommes un peu comme eux, parfois lourds, collés au sol par nos préoccupations et parfois flottants majestueusement entre deux eaux, légers et aériens.
Mais le soir tombe, il me faut partir.
Les flamands roses m'offrent un dernier spectacle comme pour me suggérer une réponse en demi-teinte.
Entre "voir la vie en rose" et se dire que "la vie n'est pas toute rose", il reste à chacun de trouver un juste équilibre...
photos prises au zoo de Beauval