C'est un peu une histoire d'eau...
entre terre lunaire, et glace.
Le reflet d'acier du contre-jour suggère une surface lisse, métallique, glissante.
Pourtant rien de tout cela ici.
Seul l'imaginaire entre en jeu.
D'ailleurs plus loin n'est-ce pas une coulée de lave qui aurait durci au contact de l'air ? Ceux ou celles qui ont marché sur ces coulées encore tièdes comprendront... La lave d'abord liquide, boursoufle, craquelle puis se fige.
Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai choisi ce titre. Il y a en effet comme un lien de famille, une filiation directe entre cette "terre d'eau" et la "terre de feu". La matière y est tout aussi visqueuse, fluide.
Ailleurs, la terre s'ouvre comme pour mieux vous happer dans ses failles. Soudain on a l'impression de survoler quelque grand canyon surgi d'une terre encore vierge, primaire.
C'est l'histoire toute simple d'une terre gorgée d'eau, l'histoire d'un étang vide laissé en assec, d'une vase livrée à l'air libre...
Ces photos ont été prises au télé et à contre-jour, d'où ce contraste violent qui éblouit le regard et révèle le grain des sédiments.
Cette terre vivante semble respirer grâce à ses branchies. Comme un arbre, sa sève s'écoule... Ses deux poumons mis à nu, comme un écorché, lui insufle encore un restant de vie.
Mon imagination court sur ces terres simples.
Nul besoin de courir le monde.
Le regard des choses et des êtres, la contemplation qui en découle, m'emporte déjà si loin...