On pourrait, au vue de cette photo, dire: au pied de mon châtaigner... et quel châtaigner !
Étonnant Massif des Maures, que peu de gens connaissent, ceux-ci préférant la côte, ses plages, sa chaleur...
Tant mieux, d'une certaine façon. Il est ainsi protégé et recèle quelques belles surprises: châtaigneraies centenaires, chênes lièges tout crevassés et quelques pins disparates. Qui sait qu'à Collobrières on trouve une fabrique de marrons glacés, de farine de châtaigne et qu'on peut y déguster de succulentes glaces... au marron ? Il faut s'enfoncer sur les chemins de la D.F.C.I. pour parcourir ce massif. On découvre ainsi depuis la crête des vues spectaculaires sur les îles d'Hyères et sur le golfe de Saint-Tropez.
En montant vers Notre-Dame des Anges, ce sont les chênes lièges qui agrémentent la route et nous accompagnent tout le long des versants. Avec leur écorce toute crevassée, comme gercée par le froid ou comme desséchée par le soleil et le vent, ils ont fière allure! Parfois, comme les "écorchés" à qui on aurait retiré la peau, ils laissent entrevoir leur "chair" rouge orangé. Ils s'offrent ainsi à nu dans leur plus simple appareil.
Parfois sur leur cicatrice à peine refermée, un signe kabbalistique nous guide.
Le pin , en frère de sang subit le même sort... son cœur saigne.
Mais, ils ne sont pas seuls dans l'épreuve! Le platane lui aussi connait l'épreuve du temps. Sa peau se soulève, se détache par plaque. Parfois même, des pustules poussent de façon éruptive... Ici et là on retrouve sur son tronc des agrafes. Ce géant solide et protecteur aura servi dans une autre vie de panneau d'affichage vivant. Et comme pour dire sa souffrance un trou béant laisse couler l'eau qui s'y était engouffrée.
Dans sa vieillesse le chêne liège laisse le champignon coloniser son écorce. Il s'offre pour lui donner vie et se pare sous la pluie de couleurs quasi fluorescentes étonnantes.
C'est un peu à regret que je quitte ce massif... J'aurais aimé le parcourir à pied pour mieux encore m'en imprégner. Peut-être un jour...