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Marrakech


la médina à Marrakech

Marrakech laisse une curieuse impression...

Tout le monde se souvient de "l'homme qui en savait trop", film réalisé par Hitchcock en 1956. Tout le monde a en mémoire les calèches, les palmiers, la place Jemaa el fna avec ses charmeurs de serpents, ses ruelles...

Quel n'est pas le contraste quand on arrive: bouchons, bruit, poussière, un monde fou, bousculade... bref, Marrakech meurt de son tourisme. Les mobylettes pétaradantes remplacent désormais les ânes et leurs carrioles, les palmiers se meurent, la place Jemaa el fna est devenu un piège à gogos, la ceinture extérieure s'érige en banlieue hôtelière, et en parc pour nouveaux riches !

Tout donne envie de fuir.

Et pourtant...

quelques perles subsistent comme cette médersa Ben Youssef, joyau de l'architecture amazigho-arabo-andalouse.

porte de la médersa

Fondée par Abu-al-Hasan, sultan mérinide, la structure actuelle de cette école coranique fut édifiée vers 1570 par les saadiens et restaurée en 1950.

Elle est l'œuvre du sultan saadien Abdallah el-Ghalib qui en acheva la construction en 1564-1565.

Le nom Ben Youssef vient du sultan amazihh almoravide Ali Ben Youssef.

La médersa fut durant plus de quatre siècles un foyer d'accueil pour les étudiants en soif de connaissances dans diverses sciences, notamment en théologie. Elle disposait de 132 chambres destinées aux étudiants non originaires de Marrakech et pouvait accueillir jusqu'à 900 étudiants. À l'opposé de la porte d'entrée, de l'autre côté du bassin rectangulaire, s'ouvre la salle de prières constituée de trois nefs délimitées par des piliers de marbre supportant des arcs aux façades ciselées de motifs d'ornementation. La nef centrale donne sur une petite salle en demi-cercle dont l'ouverture est somptueusement décorée de motifs floraux et géométriques. Cette salle recèle le mirhab décoré d'une dentelle de plâtre sculpté formant des alvéoles.

Il faut visiter ce lieu en dehors des masses touristiques.

Alors, la magie opère: la fraîcheur du bassin central invite à la méditation.

Le cèdre, partout présent dans la structure du bâtiment et dans son décor, donne vie à un lieu somme-tout très minéral.

Les couleurs chaudes de ses zelliges réchauffent l'atmosphère pendant que l'ombre de la galerie offre un refuge bienvenu au touriste que je suis.

mais refermons doucement la porte et rendons ce havre de paix à sa destination première...

et retournons dans la fournaise de la médina! Certains font une pause à l'ombre des voûtes, d'autres jouent les lézards sur les murs ocres ou profitent d'une pause au Café de France, pour siroter un thé... d'autres encore, profitent de leur carriole pour prendre un moment de repos avant de retourner à leur travail. Le temps ici n'a pas la même valeur. Le soleil impose inexorablement son rythme.

après une incursion dans les souks,

mon sang lorrain m'impose d'aller faire un tour dans le jardin Majorelle.

Celui-ci porte le nom de son fondateur, l'artiste-peintre français Jacques Majorelle (1886-1962), qui l'a créé en 1931.

En 1919, durant le protectorat français au Maroc, ce peintre français (fils du célèbre ébéniste Louis Majorelle de l'Ecole de Nancy) s'installe dans la médina de Marrakech dont il tombe amoureux.

En 1922 il achète une palmeraie en bordure de celle de Marrakech, au nord-ouest de la médina, et en 1931, il fait construire par l'architecte Paul Sinoir sa villa de style mauresque et art déco d’une étonnante modernité, inspirée de l'architecte Le Corbusier. Il y aménage son habitation principale au premier étage et un vaste atelier d'artiste au rez-de-chaussée pour peindre ses immenses décors.

Amoureux de botanique, il crée un jardin structuré autour d'un long bassin central, avec plusieurs ambiances variées. Ce jardin est une œuvre d'art vivante composé de plantes exotiques et d'espèces rares qu'il rapporte de ses voyages dans le monde entier ...En 1937 l'artiste crée le bleu majorelle, un bleu outremer-cobalt à la fois intense et clair dont il peint les murs de sa villa, puis tout le jardin pour en faire un tableau vivant qu'il ouvre au public en 1947.

Ce bleu est extraordinaire de lumière et d'intensité.

tout ici invite le photographe à jouer avec les lignes et les couleurs, avec la lumière et les effets d'ombre. C'est un enchantement qui ne lasse pas. Le lieu est poétique. Tout est dans l'agencement et la simplicité. Il y a dans ce jardin un peu du jardin japonais avec ce côté épuré, ses gravillons ratissés, l'eau du bassin, mais aussi un peu du jardin arabo-andalou avec sa luxuriance, ses couleurs, son bassin central. Bref, c'est un vrai ravissement !

c'est grâce à ce jardin féérique, restauré par Yves Saint-Laurent, que Marrakech garde encore un peu de son mystère et de sa beauté; mais pour combien de temps encore...

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